Guyane(s) : à la recherche des différents visages de la Guyane
La Guyane est surtout connue en France métropolitaine et en Europe pour l’industrie spatiale, pour sa forêt et sa biodiversité, et, plus récemment, pour les problèmes environnementaux liés notamment à l’orpaillage clandestin. Derrière ces éléments se cachent une société peu reconnue et rarement présentée.
L’objectif de notre projet est de mettre en lumière et de faire connaître la richesse culturelle de cette terre, trop souvent méconnue et victime de préjugés, et pourtant porteuse d’une diversité peu commune.
Nous avons choisi la musique comme vecteur culturel parce qu’elle nous semble être la plus à même d’exprimer la diversité et le métissage de la culture guyanaise contemporaine.
Nous souhaitons représenter différentes ethnies qui composent le paysage guyanais à travers leurs musiques, sous leurs formes traditionnelles ou à la lumière de leur métissage, reflétant ainsi l’évolution de ce véritable eldorado, carrefour des peuples et de leurs espérances, réalisées ou déçues. Chacun de ces peuples a constitué une étape de notre voyage. La musique est donc la clef d’entrée d’une exploration des racines et de l’évolution du-es peuple-s guyanais.
Nous avons pris le parti de nous concentrer sur quelques ethnies qui, pour des raisons diverses, nous semblent être représentatives de la culture guyanaise.
Mana-Javouhey
A voir et à écouter!
Cayenne
L’Akadémi Tambou, lieu de diffusion et d’apprentissage de la musique et de la langue créole guyanaise, ainsi que de confection de tambours, est situé dans le quartier de la Crique, à Cayenne, zone réputée difficile et stigmatisée par une partie de la population, mais néanmoins très dynamique et riche en diversité culturelle. La musique traditionnelle créole guyanaise est composée de nombreux rythmes (Kaséko, Gragé, etc.) qui trouvent leurs origines dans le vécu et le quotidien du peuple créole guyanais.
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St Laurent-du-Maroni
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Fleuve Maroni
A la mort d’une personne, une veillée mortuaire a lieu, puis, environ six mois après, une cérémonie d’entrée en deuil, appelée Brokodé, se déroule et est suivie, environ un an plus tard, d’une cérémonie de levée de deuil, appelée Pubaka. Le Pubaka démarre quelques semaines avant la cérémonie proprement dite, avec la récolte de la canne à sucre permettant de confectionner une boisson traditionnelle. Les hommes partent ensuite pour une semaine de chasse afin de nourrir les familles qui se réuniront. La cérémonie elle-même (qui est publique) se déroule sur trois jours. Le premier jour, un jeudi en général, certaines familles affluent vers le village et les femmes, pendant la nuit, pilent le riz. Au petit matin, elle chantent les chants traditionnels awasa. Le deuxième jour, les musiciens arrivent en procession de pirogues, de même que toutes les familles. A l’arrivée des embarcations, des victuailles et de la boisson sont apportées et partagées entre les familles présentes et l’offrande pour les prières. En début de soirée, c’est le moment des contes (Mato), puis des chants et danses traditionnels (Awasa, Songué et Soussa). La nuit qui suit est généralement un moment de fête au cours duquel des musiques plus contemporaines et locales (Aléké, Kazeko, Reggae) sont jouées. Le troisième jour, des prières pour les morts sont dites par le Gran Man (chef coutumier de la communauté) et les capitaines, puis des offrandes composées de boissons et de nourriture sont disposées. La célébration se poursuit alors toute la nuit jusqu’au lendemain, jour officiel de la fin du deuil.
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Je suis…
Chercheurs d’Autres remercie toutes celles et ceux qui ont participé à la réalisation de ce reportage photosonore, en particulier Chris Combette, Daniel et l’Akadémi Tambou, les familles Persaud, Brunor et Siong, Mickael Christophe, Prince Koloni, BigBoss University, A Systeme Tranga Noto, Dynamite et Success Fighters. Egalement un grand merci à tout ceux qui nous ont accueillis et aiguillés sur place, en particulier Elodie Berger, Mickael et Tomoe Enfraze.
Enfin, ce documentaire n’aurait pu voir le jour sans le travail de Vincent Van Driesten au son, Jérémie Fesson au graphisme et Alice Rosignoli au web design. Un grand merci à vous!