Portrait de Jean Marc Aspe, la photographie pour mieux comprendre l’Autre et soi-même

Jean-Marc s’appelle est franco-allemand et a grandi en Allemagne. Son inclination pour la sociologie a été nourrie par ses nombreux voyages depuis son enfance, l’exposant tôt à la diversité et à l’altérité, une expérience marquante de sa vie. Cet intérêt persistant l’a conduit à suivre un master en sociologie.

Son choix pour la photographie résulte de la fusion naturelle entre la sociologie et l’image, une forme d’expression universelle qui, bien qu’interprétée individuellement, touche chacun. Son orientation vers la photographie et l’image fixe découle de son intérêt pour l’Autre.

Portrait de Jean Marc Aspe : Capturer l’Humanité

Après ses études, il s’est demandé quoi faire de sa vie, et il lui est apparu évident de se tourner vers le travail social à l’international avec le collectif d’action solidaire, offrant des activités artistiques aux associations humanitaires, notamment celles aidant les enfants en situation de rue en Colombie, en Bolivie, et en Argentine.

Ces expériences ont permis de concrétiser la question de l’image dans des projets sociaux, en travaillant notamment avec des mères élevant seules leurs enfants.

Un projet marquant a été la création de souvenirs avec des déplacés forcés, confrontés à des violences répétées.

La reconstruction des souvenirs a été un défi significatif, notamment dans un quartier ayant brûlé, impliquant le travail avec une psychologue sur la reconstitution des souvenirs.

Il apprécie l’utilisation de l’image comme moyen de développement social et la psychologie personnelle, mettant l’accent sur la possibilité d’expression pour les individus.

Marqué par des expériences traumatisantes liées à la politique internationale et aux conflits armés, cela a ainsi façonné sa vision unique de l’humain et du monde.

Son engagement se concentre sur la recherche de cohésion, la création de positif, et l’utilisation de l’image pour déconstruire les peurs, notamment la peur de l’autre.

Il s’efforce de promouvoir la rencontre, l’intelligence collective et la compréhension mutuelle, voyant dans l’exposition à d’autres cultures une opportunité de mieux comprendre autrui et soi-même.

Bien que de nombreuses personnes l’aient marqué, il n’a pas de mentor spécifique ou d’influence déterminante dans sa pratique artistique à long terme.

La photographie et l’image fixe l’attirent, notamment parce qu’elles capturent un instant, offrant la possibilité de le contempler. La photographie, accessible et populaire, est pour lui un art authentique, socialement engagé et proche du terrain. 

La qualité de la rencontre avec le sujet est essentielle, se passant au-delà du langage par le regard comme moyen de communication. La société Vaudou Milokan avait besoin d’images pour montrer sa réalité. Jean Marc lui était curieux de découvrir les cérémonies liées à l’invisible, surtout chez les populations afro-descendantes. 

N’appartenant pas à leur culture, c’est le rapport à l’humilité qui est important et de créer tout en restant à sa place. Cet échange s’est construit sur la disponibilité et le respect mutuel, soutenu par la collaboration avec Chercheurs d’Autres.

Il apprécie la spontanéité en photographie, même s’il fait parfois poser les gens. Les photos posées ne sont pas ses préférées ; il aime capturer l’instantané d’éphémères. L’élément clé pour lui est le lien avec la personne, communiqué à travers des attitudes et un savoir-être, allant au-delà des simples mots.

Un des projets qui l’a beaucoup marqué est celui réalisé à Cali en Colombie, dans le quartier de Charco Azul, un quartier proche de la définition de bidonville, très difficile mais où les habitants vivent dignement.

La monographie photographique mettait en lumière les fondateurs du quartier, offrant une perspective positive au-delà de l’image négative à laquelle on le cantonne notamment lié aux trafics de drogue.

Il crée pour être vu sous le principe de l’exposition, le partage émotionnel et la curiosité des autres sont essentiels pour lui, même si chacun ressentira quelque chose de différent en le découvrant. C’est de véhiculer des émotions chez le spectateur qui l’intéresse.

Il privilégie une approche artisanale en utilisant une optique analogique sur son boîtier numérique ultramoderne. Cela lui permet de bénéficier des avantages de l’analogique. 

Jean Marc pense que la préservation et la diffusion de l’image fixe sont aujourd’hui un défi, surtout avec la dévalorisation sur les réseaux sociaux. Pour lui, la clé réside dans la notion de projet, différenciant les images de réseaux sociaux des photographies authentiques inscrites dans une démarche artistique, un travail ou une série. La question est donc de guider les spectateurs vers une manière différente de regarder les images.

Interview par Sabrina Lorenzini, chargée de communication


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