Venez découvrir ou redécouvrir les images issues de l’exposition Puubaaka capturées par David Damoison et Jean-Marc Aspe nous transportent dans un moment intemporel un aperçu saisissant de la levée de deuil.
Dans ces clichés, l’ancien se mêle au moderne, tradition et innovation fusionnent pour raconter une histoire d’identité culturelle persistante. Plongez dans l’univers saisissant de cette exposition photographique, qui demeure exposée à Maripasoula et qui nous permet de comprendre l’importance du Puubaaka dans la vie de la communauté Aluku et son rôle continu en tant qu’héritage culturel.
Crédit photo: Jean-Marc Aspe
À la découverte du peuple Aluku:
Les Aluku, une population afro-descendante d’esclaves échappés installés sur les rives du fleuve Maroni en Guyane française, perpétuent une tradition profondément enracinée : le Puubaaka, une cérémonie ancestrale de levée de deuil. Ce rituel constitue un élément unificateur pour la communauté, révélant la complexité de leur culture, leur rapport fort à la spiritualité et leur coexistence avec le monde moderne.
Crédit photo: Jean-Marc Aspe
Les Aluku et leur Histoire
Les Aluku, également appelés Noirs Marrons ou bushinengués, ont des origines africaines, principalement des peuples Akan et Ashanti, qui ont été réduits en esclavage. Ils sont arrivés dans la forêt amazonienne de la Guyane française à la fin du , où ils se sont établis le long du fleuve Maroni. L’un de leurs foyers culturels est la commune de Papaïchton.
Un décès chez les Aluku est entouré de multiples rituels et événements culturels, qui culminent avec le Puu Baaka, littéralement « enlever le noir ». Cette cérémonie permet à chaque esprit de faire son dernier voyage vers le monde des ancêtres.
La Cérémonie du Puubaaka
L’une des levées de deuil les plus mémorables a eu lieu en 2015 à Papaïchton, marquant la mort du Gran Man Doudou Paul, chef spirituel des Aluku. Le Gran Man, qui dirige la communauté avec l’aide d’anciens nommés Kapiten, joue un rôle essentiel dans l’équilibre et la gestion de la communauté ainsi que dans la communication avec l’invisible.
Le Puubaaka commence par une série de rituels destinés à garantir le départ du défunt dans de bonnes conditions. Ces rites de passage et la levée de deuil sont des éléments unificateurs pour la communauté.
Crédit photo: Jean-Marc Aspe
La Culture Aluku : Tradition et Modernité
La cérémonie du Puubaaka est l’occasion de voir comment la culture Aluku, enracinée dans la spiritualité ancienne et les croyances héritées de leurs ancêtres, coexiste avec le monde moderne: Les traditions et la spiritualité des Aluku perdurent malgré le développement matériel apparent. Les photographies de David Damoison et Jean-Marc Aspe dépeignent cette coexistence parfaite, mêlant l’aspect traditionnel avec des musiques contemporaines du bassin amazonien et de la Caraïbe.
Un Voyage Intime au Cœur de la Culture Aluku
Au-delà de la complexité des rituels, la cérémonie du Puubaaka célèbre la fin du deuil et symbolise le renouveau et la renaissance. Elle est également le reflet d’une société marquée par de nombreux défis, notamment le chômage massif parmi les jeunes. Cependant, la cérémonie apporte une bouffée de joie et de bonheur, un moment de rassemblement, de plaisir, et un moyen pour la communauté de maintenir vivantes ses traditions ancestrales.
Crédit photo: David Damoison
Le Puubaaka est un rappel du patrimoine culturel immatériel des Aluku, préservé et perpétué par une population fière de ses racines africaines. Au-delà de ses aspects rituels, c’est un exemple de la pérennité d’une culture en constante évolution, qui embrasse les influences extérieures tout en préservant son héritage ancestral.
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