Chercheurs d’Autre propose en 2024 une formation de médiateur culturel autour des mémoires de l’esclavage, des colonisations et des colonialités à destination de dix personnes, elle est gratuite et ouverte à tous et tous les adhérents (prix libre pour l’adhésion). Il reste quatre places pour cette formation.
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À l’ère des connexions économiques, industrielles, technologiques et humaines permises aujourd’hui, il subsiste un déficit mémoriel qui impacte sur le long terme les sociétés modernes.
De multiples exactions, drames et crimes ont été perpétrés à travers toute la planète de la part de multiples peuples, qui ont eu un impact profond sur les populations en place. Dans certains cas, il y a eu un travail de réparation, d’autres faits historiques en revanche ont été recouverts successivement sans faire face.
Certaines traces de ces anciens évènements marquants se retrouvent encore dans les rapports sociaux et dans la perception de celles et ceux qui ont vécu ces évènements, voire qui ne les ont pas vécus, ainsi que de leur descendance.
Dans le même temps, la perspective de débat public et de la possibilité de parler des questions du passé semble de plus en plus difficile.
Pourtant, de réelles avancées existent et permettent une projection positive, factuellement :
- une institution, la création de la Fondation de la Mémoire de l’Esclavage qui met en place l’application de la loi Taubira de 2001,
- une action, le début de réflexion sur les restitutions aux anciennes colonies et qui débouche sur la restitution de 27 biens culturels au Bénin,
- une mise en lumière d’un passé, avec une commission de chercheurs français et camerounais mise en place par l’État sur un volet d’histoire sanglant méconnu.
Pour relever ce défi social, il est nécessaire de revenir à ces évènements “manqués”, à l’image des avancées cités en exemple, afin de leur permettre d’avoir une place dans le Panthéon des faits historiques transmis à l’école et présents dans les représentations des citoyens français. Le but n’est alors pas d’attiser la colère, d’encourager la division, mais au contraire de mettre à plat ce qui a pu se passer, de communiquer, de s’exprimer pour permettre à la parole de se libérer. Il s’agit d’une solution saine dont le but à terme de permettre une vie en communauté la plus harmonieuse et apaisée possible.
Nous pensons que le cycle de perpétuation de la violence doit s’arrêter, et que les réparations mémorielles sont un véritable pas vers une meilleure compréhension de la réalité et une chance pour la construction des futurs.
Voilà pourquoi, Chercheurs d’Autres construit une formation afin de permettre une expression et une communication libre autour des mémoires. Il nous importe de préparer des médiateurs à la transmission mémorielle, parfois difficile, de notre histoire française.
Dans ce contexte, Chercheurs d’Autres propose à huit personnes de se former en tant que médiateur culturel sur la question de l’histoire de l’esclavage et dans un deuxième temps sur la colonisation et les colonialités au travers des œuvres culturelles.
Notre ambition est de permettre un enseignement apaisé dans les établissements scolaires, mais aussi lors de discussions avec le grand public sur des thématiques décrites par certains professeurs comme difficile à transmettre. Nous voulons qu’en Occitanie, une brigade de médiateur qui pourront diffuser leur travail via nos médiations.
Ce parcours intellectuel et sensible permettra aux participants de rencontrer plusieurs acteurs pertinents dans ce cheminement. Des chercheurs et chercheuses, des artistes, des spécialistes dans leur domaine respectif travaillant toutes et tous sur la question de la mémoire et du patrimoine immatériel relié à cette histoire qui fait de la France une grande puissance mondiale, mais qui a aussi participé, comme d’autres pays, à un crime contre l’humanité. Comme le précise l’historien Olivier Le Cour Grandmaison concernant la colonisation et la loi 2001 de Madame Taubira, par rapport à l’esclavage.
L’idée de ce programme est de se rendre dans diverses rencontres qui se déroulent dans Toulouse et sa région sur les thématiques qui nous concerne, à la manière d’un séminaire. Certaines des rencontres seront l’occasion de créer une médiation autour d’un objet culturel, c’est-à-dire un film, une exposition, mener un débat, un chant etc.
L’objectif de cette formation continue est :
- d’aiguiser le regard concernant ces patrimoines sur un temps long, car l’histoire est toujours plus complexe qu’elle n’y paraît,
- de passer d’un savoir académique à une vulgarisation accessible à tous.
Un programme est proposé pour la fin de l’année 2024, un autre est à venir pour 2025.
Ce programme est soutenu par la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT et la Mairie de Toulouse.
Les candidatures sont ouvertes dès maintenant.
Merci d’avoir lu cet article ! Pour toute question ou proposition de diffusion, contactez Maddie, notre chargée de diffusion :
📧 maddie@chercheursdautres.com
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